Avant PSG - Nantes : Pour Alban Lafont, l'horizon bleu de l'équipe de France

En septembre, Alban Lafont n'avait pas caché sa joie lors de sa première convocation pour deux matches de Ligue des Nations, à la suite du forfait d'Hugo Lloris. Il était resté sur le banc et n'était ensuite pas parti au Qatar, mais la retraite internationale de Lloris et Steve Mandanda libère des espaces.

Même si la place de numéro 1 est promise à Mike Maignan, remis de ses soucis au mollet, Lafont figure parmi les favoris pour accompagner le gardien milanais, et probablement le gardien numéro 3 du Mondial Alphonse Areola, aux éliminatoires de l'Euro-2024. Lancé en Ligue 1 à 16 ans à Toulouse, parti en 2018 à la Fiorentina (Serie A) puis revenu l'année suivante à Nantes, il est passé par toutes les sélections de jeunes des Bleus et compte déjà, à 24 ans, quelque 285 matches professionnels.

Longtemps un peu fragile, physiquement comme mentalement, il a pris une nouvelle épaisseur depuis qu'Antoine Kombouaré lui a confié le brassard de capitaine à son arrivée à Nantes il y a deux ans. Le match face au PSG, ce samedi (21h), est une nouvelle occasion de confirmer son nouveau statut.

Et avec le parcours inattendu des Canaris en Ligue Europa, il a enfin ajouté quelques matches européens à son CV. Deschamps, formé à Nantes et passé longuement par la Juventus Turin, était d'ailleurs dans les tribunes pour le barrage retour la semaine dernière. "C'est super de la part du club d'inviter les anciens. Mais je ne fais pas vraiment attention à l'équipe de France et à ce qui va se passer après. Ce n'est pas le plus important", avait assuré Lafont la veille du match.

La soirée a été difficile pour lui, scotché comme tout le monde par la première frappe enroulée d'Angel Di Maria (5e), malchanceux face à l'Argentin sur l'action qui a conduit à l'expulsion de Nicolas Pallois et au penalty (17e) et trop derrière sa ligne pour repousser une tête du même Di Maria (78e).

Pourtant, il a évité aux siens une véritable correction avec pas moins de huit arrêts. Il en avait réussi six lors du barrage aller (1-1), aidé aussi par ses montants. Sans jamais se départir d'un calme étonnant face aux médias: "C'est la pression du plus haut niveau, moi j'aime ça. Je suis prêt pour ce genre de matches".

Très régulier en championnat, il a grandement contribué à la consolidation de la défense nantaise depuis la reprise post-Mondial, même si la densité du calendrier entre Ligue Europa, Ligue 1 et Coupe de France ces dernières semaines pèse désormais sur l'équipe. Et il a su s'illustrer sur quelques gros coups, comme la victoire nantaise 3-1 il y a un an face au PSG, où il avait écoeuré la triplette Mbappé-Neymar-Messi en sortant neuf arrêts de grande classe, dont un penalty stoppé face à Neymar.

Depuis, Nantes reste sur deux lourdes défaites au trophée des champions (4-0) et lors de la phase aller (3-0), mais le gardien n'était pas forcément en cause. Pour convaincre Deschamps, Lafont doit désormais multiplier ces grands rendez-vous, si possible sur la scène européenne. Sous contrat jusqu'en 2024, il n'a pas reçu les propositions espérées ces deux dernières années, mais cela pourrait venir cet été.

En attendant, il a reçu le soutien appuyé de son entraîneur: "Avec Didier (Deschamps), on ne parle jamais de foot. Il est assez grand pour prendre ses décisions. Mais pour moi, Lafont c'est le meilleur".